Dynamique de la surface forestière mondiale : résultats de l’évaluation mondiale de la FAO sur les ressources forestières

 27 novembre 2020

Résumé

Cet article montre que le rythme de la déforestation a varié au cours du temps et diffère grandement selon les types de forêts, d’une part, le niveau de vie des pays, d’autre part :

  • la perte de surfaces forestières est ainsi de 7,3 Mha/an durant les années 1990 mais s’est réduite au niveau de 3,3 Mha/an entre 2010 et 2015 ;
  • les plantations sont passées de 168 Mha en 1990 (4 % des forêts) à 278 Mha en 2015 (7 % des forêts) ; elles gagnent donc du terrain (au rythme moyen de 4,4 Mha/an) mais leur ampleur reste modeste et leur progression s’est cependant ralentie entre les années 1990 durant lesquelles elles ont progressé en moyenne de 4,2 Mha/an et les années 2010 où elles n’ont plus progressé que de 2,5 Mha/an ;
  • les forêts naturelles ou semi-naturelles sont passées de 3 961 Mha en 1990 (96 % des forêts) à 3 721 Mha en 2015 (93 % des forêts) ; elles ont donc perdu 9,6 Mha/an, tout en restant largement prépondérantes ; de plus leur déforestation s’est ralentie entre les années 1990 où elle perdaient 11,5 Mha/an et les années 2010 où elles ont perdu 5,8 Mha/an ; du fait des plantations réalisées et de la colonisation naturelle de terrains par la forêt, les forêts naturelles se réduisent donc plus que l’ensemble des forêts ;
  • en 1990, les forêts tropicales représentaient 48 % des forêts mondiales, mais elles se sont réduites en moyenne de 5,5 Mha/an et ne représentaient en 2015 plus que 44 % des forêts mondiales ; dans le même temps, les forêts boréales ont légèrement augmenté leur surface et leur part de 30 à 31 % ; les forêts tempérées occupent une surface plus réduite qui s’est cependant fortement accrue de 2,7 Mha/an pour faire passer leur proportion de 15 à 17 % des forêts mondiales ; quant aux forêts subtropicales, elles ont très légèrement régressé en maintenant leur part à 8 % des forêts mondiales ;
  • en zone tropicale, la surface des forêts naturelles ou semi-naturelles s’est le plus réduite et la déforestation brute est la plus forte : évaluée à 10,4 Mha/an dans les années 1990 ; elle s’est réduite au niveau de 6,4 Mha/an dans les années 2010, s’établissant à 8,9 Mha/an en moyenne sur la période 1990-2015 ;
  • lorsqu’on s’intéresse au classement des pays selon le niveau de leur produit intérieur brut par habitant, toutes les catégories voient leur surface forestière se réduire à l’exception de la catégorie des pays les plus riches ; plus le niveau de vie est faible et plus le rythme de la déforestation est élevé ; cependant, dans les pays à revenu moyen, la déforestation s’est réduite au cours du temps.

Les principales zones touchées par la déforestation appartiennent à des pays en développement de l’Afrique subsaharienne, de l’Amérique latine et caraïbe et de l’Asie du sud-est.

L’augmentation de la surface forestière, dans les pays où elle se produit, résulte à la fois de reboisements et de la recolonisation naturelle de terres abandonnées par l’agriculture, comme en Europe et en Amérique du Nord.

Les chiffres ci-dessus concernent surtout la déforestation nette, résultat d’une disparition de certaines forêts, compensée, au moins partiellement, par le boisement ou reboisement d’autres surfaces. Ils n’excluent pas des reboisements dans des pays où la déforestation est forte, ni des défrichements dans les pays dont la surface de forêt progresse. Cependant, on peut dire que, durant la période 1990-2015, la déforestation brute s’est élevée à environ 9,6 Mha/an (soit de l’ordre de 10 Mha/an) mais qu’elle a été compensée à moitié par les reboisements et la recolonisation naturelle de terrains par la forêt. Elle s’est par ailleurs réduite de moitié entre les années 1990 et les années 2010, passant de 11,5 Mha/an à 5,8 Mha/an.

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