L’étude du service statistique du ministère de la Transition écologique propose une première estimation des importations françaises des produits visés par la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée.
La Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SNDI) a pour objectif de mettre fin en 2030 à l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables contribuant à la déforestation dans les filières du cacao, de l’hévéa, du soja, de l’huile de palme, du bois et ses produits dérivés, et du bœuf et ses co-produits.
Le premier objectif de la SNDI est de développer, de valoriser et de partager les connaissances au sujet des importations françaises des produits présentant un fort risque de déforestation.
C’est à cet objectif que répond la publication du service statistique (SDES) du ministère de la Transition écologique de la cohésion des territoires : Importations françaises de matières premières visées par la Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée entre 2012-2021 : vers une empreinte terre de la France
Comment mesurer la déforestation importée par la France ?
Après avoir estimé les volumes et l’origine des produits importés, le SDES a calculé la surface nécessaire à leur production dans chaque pays producteur en utilisant les données de rendement de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette surface est définie comme l’empreinte terre.
L’empreinte terre correspond à la surface nécessaire à la production de ces matières premières à risque de déforestation importée. Elle est estimée à 3 757 000 hectares en moyenne par an, soit environ quatre fois la taille de la Corse.
Le soja représente 44 % de l’empreinte terre (dont 5 % de soja « caché »). Viennent ensuite le cacao (34 %), le caoutchouc naturel (10 %), la palme (5 %) et le pâturage pour le bétail (5 % pour la viande et 2 % pour le cuir).
Les terres mobilisées pour les importations françaises de matières premières à risque de déforestation importée proviennent à 21 % du Brésil en raison du soja, puis à 18 % de Côte d’Ivoire, ce pays étant le principal pays de provenance du cacao (49 % du cacao importé provient de Côte d’Ivoire en 2021).
L’essentiel en infographie
Principaux chiffres sur les importations françaises de matières premières visées par la SNDI entre 2012-2021.