Dans le cadre de la mise en œuvre de cette communication, la Commission a créé une plateforme multi-acteurs sur les forêts, afin de favoriser les échanges entre États membres, secteur privé et financier et société civile sur le sujet de la lutte contre la déforestation importée et des chaines d’approvisionnement durables.
La première réunion de cette plateforme s’est tenu les 1er et 2 octobre 2020. À cette occasion, le commissaire européen Sinkevičius a souligné l’importance de la lutte contre la déforestation pour la lutte contre le dérèglement climatique et pour la préservation de la biodiversité. Il a rappelé que la Commission européenne travaille à un instrument législatif pour empêcher la vente de produits liés à la déforestation sur le marché européen, qui devrait être annoncé au second semestre 2021, en conformité avec le Green Deal européen, la Stratégie de l’Union européenne pour la biodiversité et la Stratégie européenne de la ferme à la table, toutes deux publiées le 20 mai 2020.
La plateforme a deux vocations principales :
- s’appuyer sur les connaissances, l’expérience et l’expertise des acteurs impliqués pour rédiger des propositions des réglementations efficaces ;
- constituer une enceinte d’échanges d’informations sur les avancées au niveau européen, mais aussi sur les bonnes pratiques, la recherche et les politiques fonctionnelles.
La stratégie biodiversité et la stratégie de la ferme à la table de l’Union européenne
Conformément au Green Deal de l’Union européenne, la Commission européenne a présenté le 20 mai 2020 sa nouvelle stratégie sur la biodiversité. Cette présentation s’est faite concomitamment à celle de la stratégie de la ferme à la table. Structuré en quatre grandes parties, le document de la Commission européenne décline des engagements en vue d’enrayer l’appauvrissement de la biodiversité en Europe et dans le monde. Un calendrier de mise en œuvre y est associé. Les mesures proposées portent à la fois sur la protection et la restauration des écosystèmes terrestres et marins européens, ainsi que sur les facteurs de pression (principalement agricoles). Les ministres européens se sont prononcés sur cette stratégie le 23 octobre 2020.
La stratégie de la ferme à la table, également publiée le 20 mai 2020, vise à assurer la transition vers un système alimentaire durable de l’Union européenne garantissant la sécurité alimentaire et l’accès à des régimes alimentaires sains. Elle devra permettre de réduire l’empreinte environnementale et climatique du système alimentaire de l’Union européenne et de renforcer sa résilience en protégeant la santé des citoyens et en garantissant les moyens de subsistance des opérateurs économiques, dans une approche intégrée de l’ensemble de la chaîne alimentaire. Pour ce faire, elle prévoit 27 initiatives clefs pour la chaîne d’approvisionnement alimentaire.
Ces deux stratégies européennes annoncent des mesures législatives de lutte contre la déforestation importée en 2021. À cela s’ajoute la stratégie forestière de l’UE qui doit être publiée en 2021.
Le rapport du Conseil économique, social et environnemental sur le rôle de l’Union européenne dans la lutte contre la déforestation importée
Le 27 mai 2020, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a publié un avis sur le rôle de l’Union européenne dans la lutte contre la déforestation importée.
Dans cet avis, le Cese fait le constat d’une prise de conscience des effets dévastateurs de la déforestation sur l’environnement notamment suite aux incendies récents (Amazonie, Afrique, Canada, Australie). Après avoir souligné l’urgence d’agir et dressé un constat de la déforestation au niveau mondial, le Cese évoque les impacts de celle-ci dans les sociétés et sur la biodiversité. Il propose des pistes pour renforcer les actions en faveur de la lutte contre la déforestation importée. Trois axes majeurs sont pointés :
- améliorer la cohérence des politiques européennes contribuant à la lutte contre la déforestation importée ;
- accélérer la réforme des filières économiques qui contribuent fortement à la déforestation ;
- renforcer l’accompagnement des États tiers producteurs et des acteurs locaux dans la lutte contre la déforestation.