Au Royaume-Uni, une consultation citoyenne lancée de fin août à début octobre a permis de rassembler les opinions du public, du secteur privé et de la finance et de la société civile sur son projet de loi pour lutter contre la déforestation importée illégale. Les discussions sont en cours. Les entreprises pourraient être obligées d’indiquer d’où proviennent leurs produits tropicaux et pourraient être soumises à l’interdiction d’utiliser des produits récoltés illégalement dans leur pays d’origine.
Par ailleurs, 22 grandes marques de supermarchés, de chaînes de restauration et des groupes de l’industrie agroalimentaire ont appelé à étendre le nouveau projet de loi contre la déforestation aux activités légales, puisque, dans certains pays, des producteurs peuvent déforester légalement. Une lettre a été publiée le 5 octobre, dernier jour de la consultation sur la nouvelle loi.
Adressée à George Eustice, secrétaire d’État à l’Environnement, à l’Alimentation et aux Affaires rurales du gouvernement de Boris Johnson au Royaume-Uni, la lettre réunit de grands groupes tels que McDonald’s, Tesco, Nestlé, Sainsbury’s ou encore Lidl Great Britain et Marks & Spencer. « Nous soutenons totalement l’intention du gouvernement de développer une stratégie de coordination afin de proposer un cadre commun où les matières premières durables sont la norme au Royaume-Uni et ailleurs. C’est pourquoi nous encourageons le gouvernement à aller plus loin dans ce projet de loi environnemental afin d’assurer que cette opportunité établisse un cadre efficace, réalisable et rentable pour stopper toutes formes de déforestation », peut-on lire au début de la lettre ouverte. « Réduire les actions seulement à la déforestation illégale n’arrêtera pas la perte de ces écosystèmes naturels, spécialement quand les gouvernements des pays producteurs décident discrètement de ce qui est
légal », précise la lettre.
Les grands groupes alertent aussi sur les plus petites entreprises qui pourraient passer entre les mailles du filet en important des matières telles que le caoutchouc sans être inquiétées. La lettre propose de s’intéresser au volume des importations plutôt qu’à la taille de l’entreprise.